vendredi 7 mars 2014

Ondine (Frédéric de la Motte-Fouqué)

Et elle souleva alors son voile,et ses traits adorés apparurent,rayonnant d'une beauté céleste.Eperdu d'amour,enivré de désirs de mort,le chevalier s'inclina vers elle,et lui donna un divin baiser.Mais elle ne le quitta plus,elle pressa son bien-aimé contre son coeur,ses yeux devinrent comme deux ruisseaux de larmes,et elle pleurait,et pleurait encore,comme si toute son âme s'en allait dans ses larmes.Elles inondaient le visage et les yeux mêmes de Huldbrand,qui les sentait pénétrer en lui avec une suave douleur,jusqu'à ce qu'enfin toute respiration vînt à lui manquer,et que des bras bénits d'Ondine il eût glissé,inanimé,mort,sur son lit de repos.
   "Mes larmes l'ont tué," dit l'apparition,en s'éloignant,à quelques serviteurs qui la rencontrèrent dans l'antichambre.
   Et elle traversa le groupe de ces hommes épouvantés,pour retourner lentement vers le puits.
                                                  page1434  édition La Pléiade-Gallimard

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